27 ans après sa disparition : L’inoubliable André Nagy !

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Le sport tunisien, et non seulement le football, est reconnaissant envers ce technicien compétent, dévoué et précurseur.

Lorsque nous avons rendu hommage à l’entraîneur espagnol de Manchester et évoqué son geste vis-à-vis de ceux qui sont responsables de l’entretien des terrains de compétition ou d’entraînement,  nous avions évoqué le nom d’un technicien qui a exercé de longues années chez nous et qui a laissé des marques indélébiles de son passage. Il s’agit d’André Nagy.

Cet homme est venu en Tunisie et a instauré toute une nouvelle conception du sport, notamment du football. Il était d’origine magyare et a quitté son pays à la faveur d’un déplacement pour rejoindre «le monde libre». Il jouait au football mais était professeur de psychologie.

«J’avais choisi la Tunisie parce que je cherchais un pays où les autorités étaient engagées à favoriser l’émergence d’une élite», nous avait-il confié, alors qu’à la faveur d’un déplacement,  nous nous étions retrouvés, en raison de l’exiguïté de l’hôtel, dans… la même chambre.

« Je vais aller avec le journaliste», avait-il lancé à feu Abdelmajid Sayadi qui conduisait la délégation clubiste, invitée à l’inauguration du nouveau stade d’Oran.

Il a toujours assumé ses choix

«C’est l’arrivée en Tunisie de l’entraîneur Kristic qui a fini par me décider. C’est un homme sérieux qui aime son métier». Réputé pour son franc-parler,  il n’aimait pas les interviews et refusait même de faire des déclarations. Cela ne l’a pas empêché de discuter football jusqu’à l’aube. Il était intarissable.

«J’avais pris en charge le Sfax Railway Sport, et j’avais rencontré Kristic en ville. Je lui ai dit : «A l’aller vous allez nous battre. Au retour, nous ferons match nul, mais l’année prochaine nous serons champions». Et c’est ainsi que cela s’est passé. D’ailleurs, c’est à la faveur de la métamorphose qu’il effectua au SRS qu’il a été engagé au Club Africain.

Cet homme remarquable a servi le football tunisien. Nombre de ses joueurs, devenus entraîneurs, ont appliqué sa méthode et surtout sa rigueur. Tous les clubs qu’il a entraînés ont affiché une nette progression. C’est lui qui a esquissé le profil de l’équipe nationale de 1978. Sous son égide, l’équipe se transforme en un bloc où le collectif est de rigueur. Il a toujours assumé ses choix et a réussi à imposer une discipline qui a tracé le sillon pour une évolution significative du football, en tant que sport collectif où le vedettariat cède le pas à un travail de groupe solidaire et compact. Il s’est éteint en Tunisie le 5 septembre 1997.Paix à son âme.

Tout comme Fabio Rochegiani, Kristic et bien d’autres, il a servi avec dévouement le football tunisien.

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